mercredi 27 juillet 2011

Hépatite E - Journée Mondiale contre l'Hépatite - 28 Juillet 2011

Extrait http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs280/fr/index.html

© OMS - WHO

L'hépatite est un terme général désignant une inflammation du foie. Il s'agit d'une maladie qui peut être provoquée par toute une série de virus distincts tels que les virus de l'hépatite A, B, C, D ou E. L'apparition d'une jaunisse étant une caractéristique de l'hépatite, le diagnostic correct ne peut être porté qu'au moyen d'un examen sanguin.

L'hépatite E n'était pas reconnue comme une maladie humaine distincte avant 1980. Elle résulte d'une infection par le virus de l'hépatite E, un virus à ARN monocaténaire.

Si l'homme est considéré comme l'hôte naturel du virus de l'hépatite E humaine (HEV), des anticorps anti HEV ou dirigés contre des virus étroitement apparentés ont été mis en évidence chez les primates et chez plusieurs autres espèces animales, ce qui fait penser qu'on est peut être en présence d'une zoonose (c'est-à-dire d'une maladie pouvant être transmise de l'animal à l'homme).

Transmission du HEV

L'hépatite E est une maladie à support hydrique et on a mis en cause l'eau ou des produits alimentaires contaminés dans le cas de flambées majeures. La consommation de l'eau de boisson ayant subi une contamination fécale a provoqué des épidémies et la consommation de fruits de mer crus a été à l'origine de cas sporadiques dans les zones d'endémie. Il est possible que le virus se propage à partir d'animaux car plusieurs primates non humains, de même que le porc, la vache, le mouton, la chèvre et les rongeurs sont sensibles à l'infection. Les facteurs de risque de l'infection à HEV sont liés à des conditions d'assainissement médiocres dans une grande partie de la planète.

On estime que la transmission interhumaine n'est pas courante. Rien n'indique que la transmission puisse se faire par les voies sexuelle ou transfusionnelle.

Répartition géographique

On a signalé des épidémies d'hépatite E en Asie centrale et en Asie du Sud-Est, en Afrique du Nord et de l'Ouest ainsi qu'au Mexique, surtout en présence d'une contamination fécale fréquente de l'eau de boisson. Des cas sporadiques d'hépatite E ont toutefois aussi été signalés ailleurs et les enquêtes sérologiques font penser à une répartition mondiale de souches d'hépatite E provoquant une infection asymptomatique ou faiblement pathogène.

Létalité

En général, l'hépatite E est une infection virale limitée dont on guérit spontanément. Une élimination prolongée du virus dans les selles est inhabituelle et on n'observe pas d'infection chronique.

Dans l'ensemble, le taux de létalité s'établit entre 0,5 et 4,0 %. On observe parfois une forme soudaine et sévère d'hépatite entraînant la mort des hépatocytes avec atrophie du foie qui peut être suivie du décès. Cette forme de la maladie connue sous le nom d'hépatite fulminante touche le plus souvent la femme enceinte ; elle est associée à un taux de létalité de 20 % au cours du troisième trimestre de grossesse.

La maladie

La période d'incubation suivant l'exposition au HEV est de 3 à 8 semaines. On ignore toutefois pendant combien de temps un sujet infecté peut transmettre la maladie.

Les signes et symptômes typiques de l'hépatite sont les suivants : jaunisse (coloration jaunâtre de la peau et de la sclérotique, urines sombres et selles pâles), anorexie (perte d'appétit), hépatomégalie (hypertrophie du foie qui est douloureux au toucher), douleurs abdominales et sensibilité à la palpation, nausées et vomissements, et fièvre. On observe des cas de gravité différente aussi bien des affections bénignes que des cas engageant le pronostic vital.

L'infection symptomatique à HEV touche surtout le jeune adulte entre 15 et 40 ans. Fréquente chez l'enfant, l'infection est le plus souvent asymptomatique ou très bénigne et sans jaunisse ; elle n'est alors pas diagnostiquée.

Diagnostic

Comme il n'y a pas de distinction clinique entre l'hépatite E et les autres types d'hépatite virale aiguë, le diagnostic résulte d'examens sanguins mettant en évidence des taux élevés d'anticorps spécifiques de l'hépatite E dans l'organisme ou des fragments de matériel génétique par un test appelé RT-PCR qui malheureusement n'est pas largement disponible.

On doit suspecter l'hépatite E en cas de flambée d'origine hydrique dans un pays en développement, surtout si l'affection est plus grave chez la femme enceinte ou si l'hépatite A a été exclue. En l'absence de tests de laboratoire, les données épidémiologiques peuvent contribuer à l'établissement du diagnostic.

Vaccins

Il n'existe actuellement aucun vaccin disponible dans le commerce permettant d'éviter l'hépatite E. Plusieurs études en vue de la mise au point d'un vaccin efficace sont cependant en cours.

Prévention

La quasi-totalité des infections à HEV étant propagées par la voie féco-orale, une bonne hygiène personnelle et des normes élevées de qualité concernant l'approvisionnement en eau et l'évacuation des eaux usées sont les interventions les plus importantes concernant la santé publique pour la prévention de l'hépatite E.

Pour les voyageurs qui se rendent dans des zones à forte endémicité, les précautions d'usage en matière d'hygiène concernant l'eau et les produits alimentaires sont recommandées. Il s'agit notamment d'éviter l'eau de boisson et/ou la glace de qualité inconnue et de consommer des fruits de mer crus et des fruits ou des légumes crus qui ne sont pas pelés ou apprêtés par le voyageur lui-même.

Traitement

L'hépatite E est une maladie virale et, par conséquent, les antibiotiques ne sont d'aucune utilité pour le traitement de l'infection. Il n'y a pas d'immunoglobulines anti-hépatite E hyperimmunes disponibles pour la prophylaxie avant ou après l'exposition. Les infections à HEV sont habituellement autolimitées et l'hospitalisation n'est en général pas nécessaire. On ne dispose d'aucun traitement permettant d'infléchir l'évolution de l'infection aiguë, et par conséquent la prévention constitue l'approche la plus efficace contre la maladie.

L'hospitalisation s'impose en cas d'hépatite fulminante et doit être envisagée pour la femme enceinte infectée.

Lignes directrices pour la lutte contre les épidémies

  • Identification des sources d'infection.
  • Identification de la population exposée à un risque accru d'infection.
  • Elimination des sources courantes à l'infection.
  • Amélioration des dispositions sanitaires et de l'hygiène pour éliminer la contamination fécale de l'eau et des aliments.
  • Approvisionnement en eau saine par chloration de l'eau.

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