samedi 17 mars 2012

Pêcher en rivière pour attraper une gastro-entérite

Pêcher en rivière pour attraper une gastro-entérite Par Yves Miserey - le 16/03/2012 Le risque d'attraper une gastro-entérite en pêchant dans des eaux non traitées est aussi grand que dans des eaux plus propres. On peut pêcher, faire de la barque ou du canoë dans des rivières ou des plans d'eau où la baignade est interdite. Les enfants peuvent même s'y amuser, lancer des brins d'herbe, barboter au bord ou s'asperger. Ces activités présentent-elles un risque plus grand pour la santé que dans des eaux traitées et autorisées à la baignade? Une étude conduite à Chicago apporte plusieurs éléments de réponse très inattendus (Environmental Health Perspectives, février 2012). En effet, selon Samuel Dorevitch, de l'université de l'Illinois, il n'y a aucune différence: le risque d'attraper une gastro-entérite en pêchant dans des eaux non traitées est à peu près aussi grand (12,5 cas pour 1000) que dans des eaux non traitées (13,4 cas). Ces chiffres laissent rêveurs car, aux Etats-Unis, la législation impose l'interdiction de toute baignade dès que l'on dénombre plus de 8 cas de gastro-entérites pour mille baigneurs. Si le risque de gastro-entérite est à peu prés équivalent, les maladies des yeux sont en revanche plus fréquents dans les «eaux sales» (+55% par rapport aux personnes n'allant pas au bord de l'eau) que dans les eaux traitées (+37%). Risques pour les pêcheurs et les canoétistes Aux termes de ce travail, les chercheurs ont surtout été surpris de découvrir que la pêche ou toute autre activité nautique peut avoir un impact sanitaire important. Les scientifiques s'étaient jusqu'alors seulement intéressés à la baignade. Aux États-Unis, on compte plus de 71 millions de pêcheurs, 52 millions d'amateurs de bateaux à moteur et 20,7 millions de canoéistes. L'étude a été lancée à Chicago parce que la rivière qui traverse le centre-ville, bien qu'interdite à la baignade faute de stations d'épuration utilisant des désinfectants, est le rendez-vous habituel d'un grand nombre de pêcheurs et de sportifs. Les autorités ont voulu savoir si la pratique de tous ces loisirs était risquée. C'est la première enquête épidémiologique de ce type dans le monde. Financée par l'organisme chargé de la gestion des eaux du district de Chicago, elle a consisté à interroger plus de 11.000 personnes appartenant à trois groupes différents: des personnes fréquentant la rivière de Chicago, d'autres ayant des activités nautiques dans des lieux autorisés à la baignade et d'autres n'allant jamais au bord de l'eau. De nouvelles études vont être menées pour essayer de connaître la nature des microbes dont sont victimes les pêcheurs et les amateurs de sport nautique sans oublier le mode de contamination. Source : Figaro Santé Yves Miserey

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